Tu as l’impression de toujours devoir en faire plus pour réussir à vider ta to-do list quotidienne?
Après tout, si tu le veux vraiment, tu sais que tu en es capable. Une seule variable de l’équation t’échappe toutefois: avoir la volonté d’en faire plus ne vient pas avec une réserve plus grande de temps en banque. 24 heures… c’est tout ce qu’il est possible d’obtenir par journée. Alors tu tentes de trouver des moyens pour réussir à être productive au maximum. C’est à ce moment que tu te transformes en véritable pieuvre capable de réaliser mille et une choses à la fois. Le multitâche et toi devenez de véritables BFF. Tu te donnes le défi d’assembler l’ensemble de tes tâches de la journée telles des pièces de casse-tête qui formeront un tout unifié. Mais quel est le prix réel de toute cette pression de performance ?
MULTITASKING QUEEN
Ce titre-là, je sais que nous sommes plusieurs à l’avoir voulu. Pourquoi? La raison est assez simple: être “multifonctionnelle” est fortement valorisé. On admire les personnes capables de tout réaliser. On envie celles qui excellent dans l’ensemble des sphères de leur vie. On tente de percer le mystère, on veut leurs trucs, on aspire à être *nous aussi* capables d’en faire autant…
“Autant”… ce concept m’apparaît aujourd’hui tellement flou.
Autant que quoi au juste? Autant que les autres? Autant que ce que les gens s’attendent de nous? Autant que ce dont on s’attend de nous-mêmes ?
LE SUMMUM DE L’EFFICACITÉ ?
Bien que perçu depuis toujours comme le summum de l’efficacité par plusieurs, l’intérêt pour le multitâche mérite (à mon humble avis) d’être réévalué à la baisse. C’est d’ailleurs pour cette raison que je vais te partager mon top 6 des raisons pour lesquelles tu dois absolument cesser le multitâche.
*Note de la rédaction: Si tu es une “Multitasking Queen” en puissance et que le fait de réaliser un max de choses en même temps te tiens absolument à cœur, vas-y progressif dans ta détox.
1. Le multitâche fait travailler ton cerveau… à moitié!
Le cortex préfrontal de ton cerveau est responsable de la pensée analytique, de la prise de décision, de la résolution de problèmes et de la créativité. Lorsqu’une personne effectue plusieurs tâches à la fois, le côté droit et le côté gauche du cortex préfrontal travaillent indépendamment, alors qu’en contexte de “monotâche”, ils travaillent ensemble en vue de réaliser la tâche requise. C’est ainsi dire qu’en contexte de multitâche, le cerveau n’est pas en mesure de fonctionner à son plein potentiel et risque de réaliser les choses… à moitié!
2. Le multitâche te rend jusqu’à 40% MOINS productive.
Nous pensons à tort que le fait de réaliser du “multitâche” relève de notre capacité à faire plusieurs choses en même temps (ex.: Lire un livre en écoutant une musique de fond, pendant que l’on cuisine le souper, le tout en supervisant les devoirs de notre plus vieux et en payant les factures sur internet).
Toutefois, selon la Dre Susan Weinschenk, PhD, la véritable signification du multitâche serait de passer rapidement d’une tâche à l’autre (“switch tasking”). Elle affirme à cet effet que le cerveau n’est pas capable de réaliser plusieurs choses à la fois. Il peut toutefois naviguer d’une réalisation à l’autre à la vitesse de l’éclair, et c’est à ce moment que l’on réfère dans notre jargon habituel au concept du multitâche.
Le fait de passer d’une tâche à l’autre aussi rapidement et fréquemment impacte grandement le temps requis pour accomplir une tâche. Selon les recherches de Dre Weinschenk, nous perdons environ 10% d’une seconde à chaque fois que notre cerveau change de tâche à réaliser. Cela semble bien peu, mais à la fin d’une journée, c’est plus de 40% de notre productivité globale qui serait perdue au profit d’un manque de focus sur une tâche précise. Ironique que l’on s’adonne au multitâche dans l’optique d’être pourtant plus productive…
3. Le multitâche diminue la qualité de ce que tu réalises.
Quand tu “multitâches” (du verbe “multitâcher”!!! ), tu perds ton focus. Inévitablement, la qualité de ce que tu fais diminue. C’est logique?
De plus, le risque d’erreurs augmente de façon significative lorsque tu diriges ton attention à plusieurs tâches (ou en variation rapide de tâches à réaliser comme j’en parlais plus haut avec le concept de “switch tasking”).
Faire plus d’erreurs implique… plus d’erreurs à corriger! En ce sens, non seulement la qualité est affectée, mais également la durée de réalisation des tâches à compléter.
4. Le multitâche affecte la gestion de tes émotions ainsi que ta confiance en toi.
La pression qu’engendre la réalisation de plusieurs tâches à la fois a le pouvoir de faire grimper en flèche ton niveau de stress, ce qui impacte par la suite tes réactions et ton humeur. Ne t’arrive-t-il pas d’être plus impatiente ou même plus brusque par moment lorsque tu sens devoir être en mesure de TOUT faire… en même temps? #moioui
De plus, le fait de réaliser plusieurs actions morcelées influence ton sentiment de compétence à mener à terme chacun de tes “projets” en cours. Personne ne veut sentir qu’elle n’est pas à la hauteur de ses propres attentes. Le problème dans tout cela n’est pas le fait que tu ne sois pas capable de finaliser une présentation pour la job, prendre un rendez-vous chez le dentiste pour ton plus vieux, gérer une crise parce que ton plus jeune voulait du lait dans son gobelet bleu plutôt que dans le gobelet vert ET ne pas faire coller le souper. Le problème réside plutôt dans le fait que tu tentes de réaliser ces 4 situations distinctes l’une de l’autre… en même temps.
5. Le multitâche affecte la gestion de ton poids.
Il fallait que j’en parle, parce que l’action de manger fait partie de la vie de TOUT LE MONDE! Bien que ce soit souvent un véritable plaisir, manger demeure tout de même une tâche sur la liste des choses que tu réalises au courant d’une journée. Toutefois, c’est souvent le moment le plus “victime du multitâche” dans notre routine quotidienne.
Mais savais-tu que les gens occupés à autre chose lors de leurs repas (autres choses que de simplement manger je veux dire!) mangeraient plus que ceux qui accordent leur attention à ce qu’ils consomment ? C’est fou n’est-ce pas?
D’ailleurs, as-tu lu mon article sur l’alimentation en pleine conscience? Voici le lien si tu as envie de le lire (et le relire).
L’importance de manger en pleine conscience
LA SOLUTION DANS LE “MONOTÂCHE”
Devant ces constats concernant quelques impacts du multitâche, j’imagine bien que tu dois te demander s’il existe une solution à ce mode de fonctionnement qui semble pourtant acquis et perçu comme étant LA voie à suivre pour performer.
Je ne suis pas une spécialiste, mais je crois du fond de mon coeur que la “cure” pourrait bien se trouver dans une vie plus lente et davantage connectée au pouvoir du moment présent.
Certes, cela ne satisfera pas mes lectrices over achievers, mais je vous parle avec bienveillance lorsque je vous affirme que la performance ne réside pas dans l’aspect “quantitatif” des réalisations.
Je vous invite ainsi aujourd’hui à rechercher la satisfaction dans l’exécution du “monotâche”!
La science semble pencher pour cette voie également: faire une chose à la fois, avec toute son attention, et le faire dans le plaisir de voir se construire une réalisation de A à Z, sans être constamment interrompue par les bruits du quotidien. Je suis consciente que les moments totalement exempts de distractions sont rares (voire inexistant pour plusieurs), mais partons avec l’idée que l’objectif demeure de diminuer au maximum leur source et de parvenir à concentrer son attention pour la réalisation des tâches qui requièrent un maximum de concentration.
Afin d’y parvenir, voici quelques stratégies que tu pourrais mettre en application:
- Mettre en place une stratégie de “batching” et de “time blocking”: bloquer des périodes circonscrites dans le temps (et chronométrées) afin de réaliser les tâches de même nature. Exemple: Répondre à tous tes courriels entre 9h et 10h, ainsi qu’entre 15h et 16h. Le reste du temps, tu n’ouvres pas ta messagerie et concentres ton focus sur d’autres tâches à valeur ajoutée dans ta journée. Le “batching” s’applique à l’écriture de publications pour les médias sociaux, à la préparation des repas de la semaine, ou même au traitement des factures mensuelles et du budget!)
- Identifier ton moment le plus performant dans la journée et y consacrer la tâche qui demande le plus de concentration. Idéalement, c’est également à ce moment que tu réaliseras la tâche qui aura le plus grand impact sur l’atteinte de tes objectifs.
- Identifier l’action ou la tâche qui aura le plus d’impact dans ta journée. Tu connais la Matrice d’Eisenhower? Grosso modo, elle explique que toutes tes tâches peuvent être classées dans l’un des 4 quadrants suivants:
- Activités importantes et urgentes (tâches à exécuter immédiatement)
- Activités importantes, mais peu urgentes (tâches à planifier)
- Activités urgentes, mais peu importantes (tâches à déléguer)
- Activités peu urgentes et peu importantes (tâches inutiles à abandonner)
L’idée de classer les tâches à réaliser dans cette matrice simple te permet d’accorder ton focus sur ce qui compte vraiment, maintenant!
- Planifier du temps à “ne rien faire” ou à réaliser une activité qui te permette de ne penser à rien d’autre que le moment présent et à réduire ton stress. En d’autres mots, “Mettre ta switch à off” le temps de permettre à ton cerveau de se reposer. Il en a besoin.
En conclusion, je t’invite à te poser cette question: “Est-ce que ton désir d’accomplir un maximum de choses en peu de temps serait en réalité ta plus grande distraction qui t’empêche finalement d’y parvenir?”
Que retiens-tu principalement de ce texte? Te permettra-t-il de mettre quelques conseils en application? Fais-moi-le savoir dans les commentaires ou écris-moi directement!
Emilie ♥